Les troubles du sommeil

Les problèmes viennent toujours de ce que les parents ont besoin de dormir à des heures qui ne sont pas celles de l’enfant, lequel, en effet, ne peut pas comprendre qu’il est antisocial de se réveiller à 3 heures du matin, avec l’envie de jouer, David Haslam, psychologue

Ainsi, beaucoup de parents consultent pour des problèmes de sommeil qui n’en sont, en réalité, pas.

En effet, un enfant qui se réveille fréquemment ne souffre pas systématiquement de troubles du sommeil. C’est pourquoi il est important de savoir repérer les signes des « véritables » troubles du sommeil afin de savoir si vous êtes en présence d’un trouble ou que vous devez simplement revoir votre niveau d’attentes réalistes vis-à-vis du sommeil de votre enfant.

Si vous rencontrez des difficultés avec le sommeil de votre enfant, commencez par vous demander :

  1. Les réveils de mon enfant nous dérangent-ils vraiment ? ou nous dérangent-ils par rapport au regard de notre entourage ? C’est la question préliminaire de chez préliminaire. Avant d’attribuer quelque trouble que ce soit à votre enfant, demandez-vous si vous et votre enfant souffrez vraiment de la situation ? Bien entendu si vous observez une souffrance chez l’enfant, passez immédiatement aux questions suivantes !
  2. S’agit-il d’un souci de synchronisation entre les horaires de bébé et celles des parents ? C’est-à-dire que vous n’observez aucune souffrance chez l’enfant et qu’objectivement, si vous ne deviez pas dormir la nuit mais que vous pouviez vous rattraper la journée, la situation serait tout à fait supportable. Si oui, vous n’êtes probablement pas en présence d’un « vrai » trouble du sommeil.
  3. S’agit-il d’une période difficile ou d’une période d’apprentissage intense ? Analysez les besoins de votre enfant. Si oui, vous n’êtes probablement pas en présence d’un « vrai » trouble du sommeil.
  4. Si vous observez une souffrance ou mal-être certain chez votre enfant ou que vous ne correspondez pas aux 3 premières situations, renseignez-vous sur les différents troubles du sommeil et tentez de repérer les signes éventuels du trouble qui pourrait convenir à votre situation. Et surtout consultez immédiatement, si vous observez une souffrance chez votre bébé !

Mais rassurons nous, 9 fois sur 10, il ne s’agit pas d’un trouble du sommeil mais d’un « simple » problème d’organisation des nuits.

Comme l’écrit le Dr Sears :

Les problèmes liés au sommeil surgissent lorsque les périodes de réveil de votre enfant la nuit dépassent votre capacité à vous y adapter.

Si toutefois vous soupçonnez un « véritable » trouble du sommeil, voyons rapidement ensemble les différents cas. Là encore, je pique la classification au Dr Jové que je trouve très claire ! On peut donc les classer en 2 catégories : les troubles liés à la quantité ou qualité de sommeil, et les troubles dits émotionnels, survenant au cours du sommeil ou à des périodes de transition entre veille et sommeil (cauchemar, somnambulisme, terreurs nocturnes, etc).

Nous dresserons ici une liste qui n’est sans doute pas exhaustive mais permet de prendre le poids de ce qu’est un véritable trouble du sommeil.

  • Les troubles liés à la quantité ou qualité de sommeil (dyssomnies)

  • Le sommeil insuffisant

Le sommeil insuffisant est difficile à établir chez les enfants en bas âge pour la simple raison que n’étant pas scolarisés, ils peuvent rattraper leur manque de sommeil la journée. Si vous soupçonnez une insuffisance de sommeil chez votre enfant, vous pouvez néanmoins vous rapporter à titre indicatif aux tableaux d’heures moyennes de sommeil en 24h et en cas de doute analyser le comportement de votre enfant (voir ci-dessous). Si votre enfant semble aller parfaitement bien, il n’y a alors aucune inquiétude à avoir. En revanche, si votre enfant dort un nombre d’heure largement insuffisant par rapport à la normale de son âge et que ce comportement perdure, si le manque de sommeil provoque de l’irritabilité, de la somnolence diurne ou que vous constatez une atteinte à ses fonctions ou à ses activités (perte d’intérêt, déficit de sociabilité), la consultation d’un spécialiste pourra permettre d’établir un diagnostic précis et circonstancié.

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  • Le sommeil excessif

Quasi inexistant chez les enfants avant 7-10 ans.

  • Apnées et réveils nocturnes associés

Il faut les considérer ensemble car souvent les réveils nocturnes sont liés à des périodes plus ou moins longues d’apnées. Ainsi appliquer le « laisser pleurer » sur une enfant atteint de ce trouble n’y changera rien (à part le faire souffrir) puisque tant que sa respiration ne s’améliorera pas, il y aura des réveils.

Comment reconnait-on l’apnée ? Bébé se réveille souvent la nuit, dort la bouche ouverte, ronfle ou donne l’impression d’être enrhumé quand il dort, il dort dans des positions inhabituelles. Si en plus vous constatez des pauses dans sa respiration, il faudra consulter un spécialiste et faire pratique une polysomnographie pour confirmer le diagnostic.

  • Les troubles émotionnels ou comportementaux du sommeil (parasomnies)

  • Les cauchemars

Ils surviennent en phase paradoxale. Ce sont les troubles les plus courants chez l’enfant entre 2 et 5 ans. L’enfant se réveille terrorisé, il a fait « un mauvais rêve ». On s’accorde à dire que les cauchemars découlent le plus souvent de périodes d’anxiété aiguë pour l’enfant. Cette anxiété vient généralement de l’angoisse de la séparation, de l’angoisse du contrôle des sphincters, ambivalence des sentiments (amour, jalousie, haine). On s’accorde aussi à dire que les cauchemars interviennent rarement avant 2 ans. Si vous êtes dans ce cas, il faut parler à l’enfant, ne pas minimiser son angoisse (les « ce n’est rien », « ce n’est pas grave »), le comprendre, le rassurer (tout va bien, je suis là avec toi, il n’y a aucun danger) et l’accompagner.

  • Les troubles du sommeil profond

Ces troubles ont des caractéristiques communes :

  • Antécédents familiaux similaires
  • Surgissent habituellement au cours des premières heures de sommeil
  • Plus fréquents chez les garçons
  • L’enfant ne se souvient généralement de rien et est difficile à réveiller pendant le trouble
  • Les terreurs nocturnes : surviennent en phase non paradoxale, en première partie de nuit. Elles interviennent lors d’un sommeil trop profond. Contrairement aux cauchemars, elles peuvent apparaître dès 6-7 mois et son caractérisées par le fait que l’enfant est « ailleurs », en état de confusion, ou parait carrément encore endormi. La meilleure des techniques reste de protéger l’enfant afin qu’il ne se blesse pas, sans tenter de le réveiller pour ne pas rompre son cycle de sommeil et s’assurer que le coucher se passe dans la détente et le calme pour prévenir un éventuel épisode de terreurs nocturnes.
  • Somnambulisme : survient en phase non paradoxale, en première partie de nuit. Il existe différents niveaux de somnambulisme dont la somniloquie (parler pendant son sommeil). La meilleure solution est ici de prévenir, comme pour les terreurs nocturnes, un sommeil trop profond par le repos et la relaxation.
  • L’énurésie nocturne (faire pipi au lit) : souvent l’enfant dort si profondément qu’il n’a pas conscience qu’il doit vider sa vessie. Elle peut aussi être causée par une déficience de ADH. Il ne s’agit pas d’un problème psychologique.
  • Bruxisme (grincement des dents) : il est lié à l’anxiété et au stress. Il faudra déterminer d’où provient cet éventuel stress. Vous pourrez aussi tenter de changer sa position de sommeil.
  • La rythmie du sommeil : il s’agit de balancements assez violents de la tête ou du corps dans la phase d’endormissement. Dans les cas les plus extrêmes ces balancements peuvent être d’une telle violence qu’ils provoquent des blessures chez l’enfant. Généralement entre 8 et 24 mois. Elle est due à des cas d’anxiété, de problèmes émotionnels, de carence d’affection.

Si l’on résume les cas de parasomnies, la plupart de ces cas s’atténuent si on veille à ce que l’enfant soit détendu et serein au moment du coucher.

  • Troubles du sommeil « médicaux »

A côté de ces troubles du sommeil, il y a les problèmes de sommeil liés à des causes médicales. Et à ce titre, on peut citer :

  • Le nez bouché
  • Les allergies
  • Le reflux gastro-oesophagien (RGO)
  • La fièvre
  • Les otites
  • Les vers
  • Les infections urinaires
  • Les douleurs nocturnes en général : une douleur qui tire l’enfant de son sommeil est plus sérieuse qu’une douleur intervenant la journée.
  • Conclusion

Les dyssomnies (troubles liés à la quantité, qualité ou horaire de sommeil) sont extrêmement rares chez le jeune enfant et leur diagnostic est difficile à établir pour la simple raison que cette période correspond à la période où le sommeil de bébé est en constante évolution et où le « rythme » n’est pas encore forcément trouvé. En cas de doutes, il convient de consulter un spécialiste qui sera plus à même d’apprécier la quantité ou qualité du sommeil de bébé.

Les parasomnie, quant à elles, sont très communes dans la petite enfance. En effet, rares sont les enfants qui n’en présentent aucune. Certaines parasomnies apparaissent tôt dans l’enfance tandis que d’autres se manifestent plus tard. Par exemple, les terreurs nocturnes et les rythmies nocturnes sont reconnues comme étant des parasomnies de la petite enfance, et très peu de nouveaux cas se présentent après 4 ans. Au contraire, la prévalence du bruxisme et du somnambulisme est relativement faible dans la petite enfance et augmente graduellement avec l’âge.

Des facteurs génétiques sont impliqués dans l’émergence de plusieurs parasomnies, entre autres, le somnambulisme, les terreurs nocturnes, le bruxisme, l’énurésie et les cauchemars. Et, on remarque une coexistence de certaines parasomnies comme le somnambulisme persistant et les terreurs nocturnes ou la somniloquie. Une prédisposition génétique à avoir des éveils partiels en sommeil calme profond expliquerait ce lien. La génétique confère donc une prédisposition que des facteurs extérieurs viendront accentuer. Comme nous l’avons vu, les facteurs pouvant précipiter des épisodes de terreurs nocturnes ou de somnambulisme sont la fatigue, la privation de sommeil, un environnement de sommeil bruyant, la fièvre, et certaines médications qui affectent le système nerveux central. Les cauchemars et le bruxisme, quant à eux, peuvent être déclenchées par un stress ponctuel.

En résumé, l’expérience d’une parasomnie dans la petite enfance est un fait commun et normal et est souvent due à une composante génétique. Dans la plupart des cas, il s’agit de phénomènes bénins et transitoires qui ne nécessitent aucune intervention si ce n’est que de rassurer l’enfant et le parent. En effet, la plupart des parasomnies tendent à disparaître à l’adolescence. Certaines parasomnies plus persistantes ou plus sévères pourraient cependant venir perturber le sommeil de l’enfant et celui de la famille, entraîner des blessures ou un haut risque de blessures (dans les cas de rythmies nocturnes, de somnambulisme ou de terreurs nocturnes intenses) ou engendrer de la détresse psychologique (surtout dans les cas d’énurésie et de cauchemars fréquents) et dans ces cas la consultation d’un spécialiste sera recommandée. 

Concernant le traitement : le traitement des parasomnies problématiques diffère selon le type spécifique de parasomnie. Retenons que dans la majorité des cas, les méthodes non pharmacologiques devraient être explorées avant d’avoir recours à un médicament !

Sources :

  • une mine d’informations : https://fondationsommeil.com/enfants/les-troubles-du-sommeil-chez-lenfant/
  • Sources : Hors série LLL, Les nuits du bébé allaité et de ses parents
  • Dormir sans larmes, Dr Rosa Jové
  • Le Cododo, pourquoi, comment, Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau
  • Dormir avec son bébé : un guide sur le sommeil partagé, James McKenna
  • Etre parents la nuit aussi, Dr William Sears
  • Un sommeil paisible et sans pleurs, Elizabeth Pantley

9 commentaires sur “Les troubles du sommeil

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