Pourquoi et comment choisir les chaussures souples de mon enfant ?

C’est un sujet qui peut paraître peu important mais il n’en est rien ! Beaucoup de désinformation sur le sujet, une forte présence de marques « historiques » qui ne respectent pas la souplesse nécessaire aux petits petons de nos bébés ainsi que des prix qui poussent les parents à se tourner facilement vers des chaussures bon marché et de piètre qualité.

L’objectif de cet article est de rappeler les principes qui peuvent aider au choix des chaussures pour bébé puis bambin, vous partager notre cheminement et vous apporter la vision d’un professionnel sur le sujet avec la participation de Maud, la propriétaire de la boutique et du site emblématique de la chaussure souple : Petits pas de géant !

PPDG : Merci de nous laisser la parole sur ce sujet qui nous tiens tellement à cœur. Il y a 14 ans, nous avons commencé à proposer des chaussures souples, adaptées à la physiologie des bébés et des jeunes enfants, simplement car mon fils faisait ses premiers pas et que je ne trouvais rien pour le chausser qui respectait sa motricité. Nous voulions pour lui un portage physiologique, une alimentation la plus saine possible, mais une fois les petits pieds en marche, rien ne correspondait à son besoin de motricité libre.

Comme l’écrit très justement l’équipe de Petits pas de géant :

« Les études médicales le prouvent : les enfants devraient porter des chaussures qui respectent le mouvement naturel de leurs pieds. Pourquoi ? Car leurs pieds contiennent plus de cartilages que d’os, et qu’une chaussure rigide peut les déformer. Nous n’avons qu’une paire de pieds, et elle doit nous servir toute notre vie ! Trop d’adultes souffrent des pieds, des genoux, des hanches et du dos à cause de chaussures non adaptées depuis l’enfance. »

Nous avons eu la chance de nous informer à temps pour les premières chaussures d’A. ! Ma mère lui avait déjà acheté 2 paires de chaussures « classiques » avec ses convictions de mère des années 90 « les chaussures doivent être rigides et montantes pour bien maintenir la cheville sinon elle n’apprendra pas à marcher » : une paire de Aster et une paire de Kickers. Elle n’aura pas mise une seule fois ni l’une ni l’autre. Ouf !

A la maison nous avons privilégié de la laisser pieds-nus. L’hiver, nous avions acheté des chaussettes anti-dérapantes. Je n’ai appris que sur le tard que ces dernières n’étaient pas vraiment conseillées. Tant pis, nous aussi on est passés, on passe et on passera encore par des loupés !

Quand elle a commencé à marcher, c’était l’hiver et nous avions acheté une paire de petites bottines souples chez Rose & Chocolat. Et c’est là qu’a réellement commencé notre aventure avec les chaussures souples.

  • Pourquoi des chaussures souples ? 

Je commence avec mon vocabulaire de maman et de non pro et je laisse Petits pas de géant compléter avec des informations médicales et pro : un pied doit pouvoir ressentir, envoyer les bons messages au cerveau, les orteils doivent pouvoir propulser, s’agripper, la cheville doit pouvoir demeurer mobile car il s’agit d’une articulation. Finalement c’est assez logique quand on y pense ! Maintenir le pied enfermé dans une « structure » rigide ne fait pas beaucoup de sens si on pense sensation, équilibre et agilité.

PPDG : Tu as tout à fait raison. On a longtemps pensé que le pied d’un bébé était une version miniature du pied d’un adulte, on sait aujourd’hui que c’est une vision erronée.

  • Le pied d’un enfant contient plus de chair et de cartilage que d’os, ce qui le rend très flexible mais aussi facilement déformable.
  • A la naissance, le pied du bébé, en apparence plat, possède en réalité un coussinet graisseux qui, situé sous l’arche osseuse du pied, fait office de soutien naturel pour la voûte plantaire. C’est seulement en grandissant que cette couche graisseuse va disparaître et que le pied va se creuser.
  • Les chevilles des bébés ne sont pas fragiles, elles n’ont pas besoin de « tuteur » pour soutenir le corps.
  • Le bébé en apprentissage utilise une communication nerveuse entre des capteurs situé sous la plante de ses pieds et son cerveau afin de déterminer comment et où il doit répartir le poids de son corps pour trouver son équilibre.

Finalement, avec des chaussures rigides qui, selon mémé, devraient les aider à marcher, on risque l’effet contraire ?

PPDG : Exactement. L’enfant qui porte une chaussure à semelle rigide et épaisse va perdre l’information donnée par la plante de ses pieds. Il aura plus de difficulté à trouver son équilibre. C’est un peu comme si on lui retirait un de ses sens, alors qu’il en a particulièrement besoin en période d’apprentissage.

De plus les chaussures traditionnelles pour bébé maintiennent la cheville, empêchant les muscles autour de cette articulation de travailler. Comme avec un plâtre ou un tuteur.

Le jour où la chaussure est retirée, les muscles ne sont pas assez forts, et c’est à ce moment là qu’on constate que les chevilles sont fragiles. Un vrai cercle vicieux qui a longtemps fait penser que les bébés avaient des chevilles qui ne pouvaient pas soutenir leur corps.

Il est souvent ajouté, à la semelle intérieure des chaussures traditionnelles, un soutien de voûte plantaire artificiel. Cette bosse dure écrase le coussinet graisseux situé sous le pied, et empêche les muscles de soutenir naturellement la voûte plantaire. Un muscle qui ne travaille pas devient très faible. Une voûte plantaire soutenue artificiellement pendant la petite enfance va s’affaisser en grandissant donnant cette impression de pieds plats.

Enfin, le corps de la chaussure, ce qu’on appelle la tige, est souvent très rigide ce qui contraint le pied et peut le déformer. Rappelez-vous, les pieds des bébés sont constitués principalement de cartilage, et donc sont facilement déformables.

Avez-vous déjà essayé de marcher ou descendre des escaliers avec des chaussures de ski ?

La rigidité bloque votre cheville, la plante des pieds ne peut pas se plier, les orteils ne peuvent pas agripper, et en plus elles sont lourdes.

Les chaussures traditionnelles pour enfant sont souvent fabriquées sur le même principe : une tige rigide, des contreforts rigides, une semelle rigide et un poids assez conséquent.

Ne pensez-vous pas que c’est compliquer la tâche d’un bébé en apprentissage ?

Vous l’aurez donc compris, ce n’est pas une question de mode ou de délire hippie. Il en va de la santé des pieds de nos enfants ! D’autant qu’aujourd’hui, de nombreuses marques proposent un choix vraiment varié de chaussures et chaussons souples qui, alliant style et confort, ne peuvent que nous pousser à respecter les pieds de nos loulous !

  • Comment choisir ses chaussures ? 

Bon maintenant qu’on sait qu’il nous faut des chaussures souples, encore faut-il savoir les choisir ! Et si vous êtes tombés sur cet article, vous avez l’immense chance de recevoir directement les conseils de Maud de Petits pas de géant, spécialistes absolus de la chaussure souple !

  • Quelle marque ? Quel modèle ?

C’est une très bonne question ! Se convaincre qu’il faut chausser du souple c’est une chose, trouver des marques qui proposent des chaussures souples de qualité, c’est autre chose. Aujourd’hui, le choix est tout de même de plus en plus large et de plus en plus de marques sont commercialisées en France. Petits pas de géant propose dans sa boutique en ligne la quasi totalité des marques et modèles de chaussures souples présentes sur le marché. Elles y sont classées en catégories : premiers pas / débutants / confirmés / chaussons puis sous chaque catégorie, par marques.

Sur quels critères sélectionnez-vous les chaussures dans votre boutique ?

PPDG : Deux fois par an, nous rencontrons les marques afin de découvrir les nouvelles collections. L’esthétique du modèle n’est pas notre premier critère, même si nous constatons que les collections sont de plus en plus jolies. Ce qui est le plus important pour nous est qu’elles respectent la physiologie des enfants. 

Nous travaillons avec de grandes marques comme Geox, Kickers ou encore Naturino avec qui nous avons collaboré pour faire fabriquer des semelles qui correspondent à nos critères de sélection. Nous proposons aussi des marques moins connues, souvent réalisées à la main par des artisans avec qui nous aimons collaborer pour la qualité de leur travail.

Nous prenons chaque modèle en main, et nous essayons de plier les semelles dans différents sens. Les chaussures sont aussi pesées et mesurées. Cela nous permet de définir le niveau de motricité adéquat à chaque modèle, ainsi que les morphologies de pieds auxquelles il peut correspondre.

Quels critères sont à prendre en compte pour le choix de la marque et/ou du modèle ?

PPDG : Toutes les chaussures que nous proposons ont une semelle qui peut se plier dans la longueur et dans la largeur. Elles doivent être aussi légères que possible.

Cependant ces critères sont à adapter au niveau de motricité de l’enfant. Un petit cascadeur de 3 ans qui passe ses journées à courir et faire de la draisienne a besoin d’une chaussure souple mais résistante. La semelle n’est donc pas du tout la même que pour un bébé faisant ses premiers pas.

Sur www.petitspasdegeant.com vous pouvez sélectionner le niveau de motricité de votre enfant pour lui choisir une paire adaptée.

Mais la souplesse de la semelle n’est pas le seul critère à prendre en compte, la forme de la chaussure est aussi importante. Certains modèles conviendront mieux à des enfants ayant un pied fin, d’autres un pied dodus. Nous classons les chaussures par morphologie afin de ne pas exercer de contraintes qui pourraient déformer leurs pieds.

Je confirme l’importance de prendre en compte la morphologie des pieds et surtout sa largeur. A. ayant un pied très fin, beaucoup de marques ne lui conviennent pas bien que les chaussures soient au top des critères de la chaussure souple !

Chez les Novas, nous avons cheminé puis en bonne psychorigide je suis tombée amoureuse d’une marque et nous y sommes restés ! Nous avons donc commencé par une paire de Rose & Chocolat en tout début de marche. Très souples et confortables, elles étaient vraiment pas mal. Pour autant, pour bébé 2, mon choix se portera, si la morphologie des pieds de la loustic le permet, sur les Froddo Prewalkers (à retrouver ici) qui sont encore plus souple (extra-souples). Elle a eu 2 paires de Rose & Chocolat que j’ai trouvé souples, confortables et à budget plus que raisonnable mais ne se trouvant qu’en vente privée (donc plusieurs loupés de pointures…). Après les Rose & Chocolat, nous avons acheté une paire de Décathlon I Learn Gym (à retrouver ici), la basket souple idéale petit budget et qui commence à  la pointure 20.  Nous en avons acheté pour l’automne/printemps/été (pas assez chaudes pour l’hiver) et elles étaient super pour les journées de garde et les après-midis au parc. Puis, un jour nous avons acheté des Naturino (modèle cocoon, à retrouver ici) et nous n’avons plus quitté cette marque (sauf pour les sandales) ! Nous avons eu les Cocoon classiques, la version rembourrée pour l’hiver, un modèle baskets (qu’ils ne font plus), le modèle Bede (à retrouver ici) pour les beaux jours, bref de gros fans ! A. a atteint la taille limite des Naturino Cocoon mais la marque vient de sortir une nouvelle chaussure sur des critères similaires pour les pointures au-dessus ! L’hiver de ses 4 ans, Naturino étant en rupture de stocks, nous avons pris des Froddo fourrées. Elles sont recommandées pour les pieds moyens à larges mais avec le fourrage, on nous a dit que ça devrait passer et ce fut le cas ! Elle lui ont fait tout l’hiver, c’était top ! A l’aube de ses 5 ans, cet hiver nous testons les Be Lenka ! Magnifiques bottines barefoot fourrées ! Je suis conquise, elles sont belles et confortables et conviennent tant aux pieds fins que plus larges.

Pour l’été, ce fût plus compliqué. Les pieds d’A. étant extrêmement fins, nous avons vraiment peiné à trouver chaussure à son pied. Le premier été, ça s’est terminé avec des sandales Monoprix qui étaient tout sauf physiologiques… L’été de ses 2 ans, nous avons acheté des Shooshoos, réputées souples, mais nous ignorions le critère de largeur de son pied et résultat des courses, les sandales étaient vraiment trop larges. Enfin, l’été de ses 3 ans, fût celui de la trouvaille suite aux conseils avisés de Maud de Petits pas de géant qui, ayant analysé la morphologie des pieds d’A. (sur photo), nous a conseillé des Bobux !

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L’été suivant, nous avons opté pour des Camper qui ont largement fait l’affaire !

  • Quelle pointure ?

Encore un point sur lequel nous sommes mal informés (voire, pas informés du tout !). Combien de vendeurs de chaussures savent vous dire qu’il faut un espace entre les orteils et la chaussure ? Peu…voire, aucun. Pourtant, c’est encore un point important dans la manière de chausser nos enfants.

Alors, je me tourne vers nos spécialistes : comment choisir la pointure des chaussures ?

PPDG : Contrairement à l’adulte, le pied de l’enfant grandit encore. Il faut donc prendre en compte une marge de croissance lors de l’achat de ses chaussures d’environ 0,5 cm. De plus, un pied en appui et en mouvement va s’étaler d’environ 0,5 cm. Au total c’est donc une marge vide d’environ 1 cm qu’il faudra au bout de ses chaussures lorsque vous changez de pointure.

Quand l’enfant aura utilisé toute sa marge de croissance, et qu’il ne restera plus que 0,5 cm de vide au bout de ses semelles, il sera temps de passer à une pointure supérieure.

Chaque mois il est important de mesurer les petits pieds car ils grandissent vite et porter des chaussures trop petites pourrait entraîner des chutes et des déformations.

Les pointures de chaussures pour enfant ne sont malheureusement pas standardisées et diffèrent d’une marque à l’autre. Ce n’est donc pas grâce à un pédimètre en plastique que vous connaîtrez la pointure de votre enfant. Si le pédimètre indique une pointure 22, il se peut que selon la marque la bonne pointure soit finalement du 20 ou du 23.

Seule la mesure exacte des pieds de votre enfant, à comparer avec la longueur disponible dans les chaussures, vous donnera une indication juste.

Par exemple si le pied de votre enfant mesure 12,6 cm, il lui faut idéalement une chaussure neuve avec une longueur disponible de 13,6 cm. Et il faudra passer à une pointure supérieure quand ses pieds mesureront 13,1 cm, c’est à dire quand il restera uniquement 0,5 cm de marge vide, place nécessaire à l’étalement de ses pieds.

Pour vous faciliter tous ces calculs, nous avons créé des pédimètres pour chacune des marques que nous proposons. Il suffit de vous laisser guider.

  • Quel budget ?

Et enfin, la question qui fâche : quel budget pour mes chaussures ? Oui, je veux bien mettre des chaussures souples à mon enfant mais ça va me coûter un bras…

Vrai et Faux. Vrai, les chaussures de qualité sont chères. Faux, les chaussures souples de qualité ne sont pas plus chères que les chaussures des marques connues et qui monopolisent le marché de la chaussure pour enfant (type Aster ou Shoo pom par exemple). Faux encore, car de nombreuses marques même de grandes enseignes du type La Halle aux chaussures ou André peuvent en fonction des collections proposer des modèles souples et tout à fait satisfaisants et à des budgets très raisonnables (25/30€). Sans oublier les I Learn Gym de Décathlon qui coûtent 16€.

  • Conclusion 

J’espère que cet article vous aura aidé si vous étiez en recherche d’informations sur la manière de chausser nos enfants. Un grand merci à Petits pas de géant pour leurs précieux conseils et je vous renvoie vers leur site et leur boutique en ligne les yeux fermés ! Vous y trouverez un conseil personnalisé et un large choix de chaussures et chaussons souples pour tous les budgets et tous les goûts.

De notre côté, nous continuons à être attentifs à la qualité et la souplesse des chaussures d’A. bien qu’elle soit une marcheuse confirmée 🙂 Et nous commençons même à lorgner sur des chaussures barefoot pour nous, les parents !

6 commentaires sur “Pourquoi et comment choisir les chaussures souples de mon enfant ?

  1. Bonjour ,
    Article super intéressant ! Merci pour toutes ces informations !
    J’ai une question pour l’hiver vu que les chaussettes antidérapantes ne sont pas adaptées vaut il mieux mettre des chaussettes basiques ou bien des petits chaussons souples ?

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    1. Les chaussettes antidérapantes comportent simplement le risque qu’en fonction du grip, elles glissent finalement ou dans le pire des cas si les grips sont mal faits empêchent le job en bonne et due forme du pied. Le soucis avec les chaussettes classiques c’est que ca risque de glisser donc le mieux reste à mon sens des petits chaussons en cuir souple !

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  2. « L’hiver, nous avions acheté des chaussettes anti-dérapantes. Je n’ai appris que sur le tard que ces dernières n’étaient pas vraiment conseillées. » : et pourquoi donc ? Je viens d’en acheter une paire à ma fille de 11 mois (marre qu’elle glisse à tout va et envie qu’elle garde ses petons au chaud). Il vaut mieux des chaussons du coup ? Arg, je suis perdue ! Mais j’ai acheté des Naturino donc trop fière de moi !

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    1. Les chaussettes antidérapantes comportent simplement le risque qu’en fonction du grip, elles glissent finalement ou dans le pire des cas si les grips sont mal faits empêchent le job en bonne et due forme du pied. Le mieux reste à mon sens des petits chaussons en cuir souple !

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