La rééducation du périnée, retour d’expérience

Au départ, je voulais faire un article étayé par les propos d’un professionnel comme j’ai l’habitude de le faire puis je me suis dit que des informations sur la rééducation du périnée, il y en avait suffisamment par ailleurs ! Alors je vous propose aujourd’hui un article retour d’expérience sur la rééducation du périnée puisque par le plus grand des hasards j’ai fait la rééducation manuelle suite à ma première grossesse et la rééducation par sonde suite à ma seconde grossesse. J’ai également pu tester une sonde connectée vendue dans le commerce et je vous donne mon avis sur le sujet !

Je  ne vais pas revenir sur l’importance de la rééducation périnéale, je pense que c’est désormais bien ancré : elle est absolument nécessaire quel que soit le type d’accouchement (voie basse, césarienne), et quel que soit son issue (déchirement, épisiotomie, ou nada).

Petit point tout de même au cas où sur qu’est ce que le périnée ? 

Le périnée est un ensemble de muscles en forme de losange s’étendant de la face postérieure du pubis jusqu’au coccyx. Il est formé de 3 couches de muscles (périnée superficiel, moyen et profond) et est percé chez la femme de trois trous : le méat urinaire, le vagin et l’anus. Les hommes ont donc aussi un périnée mais deux trous seulement 😉 Je trouve ça plus parlant de parler de « plancher pelvien », c’est donc le plancher de notre tronc. J’ai toujours eu beaucoup de mal à conceptualiser le périnée et finalement le toucher aide beaucoup à comprendre l’étendue de la zone. Et lorsqu’on parle de plancher on comprend mieux pourquoi une rééducation est nécessaire même en cas de césarienne : ce plancher a supporté un poids considérable pendant 9 mois !

Or, le périnée a 2 fonctions très importantes : il soutient les organes pelviens que sont la vessie, l’utérus et le rectum et il assure la contraction des sphincters qui régulent l’ouverture des différents conduits (urêtre, vagin et anus).

Ainsi, pour qu’il puisse continuer à exercer ces 2 fonctions essentielles dans les meilleures conditions, le périnée, qui a subi un relâchement du fait de la grossesse et de l’accouchement, doit être rééduqué post-partum !

Ok, tout le monde suite ? On ressort donc normalement toutes de l’hôpital (ou on demande à son doc en cas d’accouchement à domicile) avec une ordonnance de rééducation du périnée à faire à partir de 6 semaines post-partum soit avec une sage-femme, soit avec un kinésithérapeute.

Dans mon cas, j’ai fait les deux types de rééducation. Suite à ma première grossesse, j’ai bénéficié d’une rééducation par la sage-femme libérale qui m’avait suivie en prénatal également. Elle proposait une rééducation manuelle (c’est-à-dire sans appareil) basée sur la visualisation d’images mentales. Puis suite à ma seconde grossesse, j’ai opté (par dépit, ne trouvant pas de praticien disponible pratiquant la rééducation par visualisation) pour la rééducation par sonde.

  • La rééducation manuelle basée sur la visualisation

Ce type de rééducation est donc manuelle, c’est à dire que la contraction et les exercices sont suivis par le praticien à l’aide d’un toucher vaginal (pas toujours heureusement ! les mouvements peuvent être suivis au niveau du bas ventre et du fessier également), et basée sur la visualisation d’images mentales pour faire travailler son périnée (pont levis, balançoire, vague). Les exercices se font en cabinet et à la maison entre les séances.

J’ai beaucoup aimé ce type de rééducation car je trouve l’approche douce et respectueuse de la fragilité post-partum. Je n’ai eu aucun mal à visualiser les images mentales et leur efficacité était vraiment au rendez-vous !

  • La rééducation par sonde au cabinet du praticien

Cette rééducation mélange le manuel et la rééducation par sonde vaginale et elle peut être de deux sortes : le biofeedback et l’électrostimulation. J’ai bénéficié de ce type de rééducation périnéale suite à ma seconde grossesse. C’était tout nouveau pour moi et j’étais un peu sceptique quant à l’introduction d’un corps étranger (la sonde) dans la zone sinistrée alors que je n’étais pas forcément prête. J’ai fait ma rééducation chez une kinésithérapeute et sa douceur et son expérience m’ont fait sauter le pas.

Ma conclusion : si c’était à refaire je retournerai sur une méthode manuelle basée sur la visualisation. J’ai trouvé l’introduction de la sonde vaginale très désagréable surtout que je n’étais pas prête pour ça. Les séances sont très « pacman », on suit les exercices à l’écran et on contracte quand il faut contracter. Or, le but de la rééducation périnéale est aussi de nous apprendre les bons réflexes pour continuer à protéger et travailler notre périnée correctement après la rééducation. Du coup j’avais vraiment l’impression de contracter bêtement sans vraiment comprendre quelle partie du périnée était travaillée à quel moment. Je n’arrivais à distinguer qu’entre contractions longues et courtes. Alors qu’avec la visualisation, on sait exactement ce que l’on travaille.

J’ai également eu 2 bouts de séance par électrostimulation. Il s’agit de contracter lorsque la sonde envoie une petite décharge. J’ai détesté et ai demandé à ne pas réitérer.

  • La rééducation biofeedback avec la sonde Emy de Fizimed et la rééducation à la maison

sondePuisque la rééducation périnéale doit se terminer à la maison, j’ai accepté de tester la sonde connectée Emy de Fizimed. Il s’agit d’un dispositif médical innovant : une sonde vaginale connectée qui permet de réaliser sa rééducation à son domicile. Elle fonctionne comme les sondes classiques sur le principe du biofeedback.

Déjà bon point, la sonde vaginale est beaucoup plus agréable que la sonde que j’avais eu pour ma rééducation et l’introduction moins douloureuse. La sonde fonctionne avec une appli dédiée qui comporte conseils personnalisés, suivi et exercices variés. C’est un super outil ! Vraiment ! Les exercices sont ludiques et les images permettent de passer un bon moment et de comprendre ce qui est en train d’être travaillé. La sonde et les exercices sont imaginés de concert avec un kinésithérapeute et sont donc totalement conformes à ce qui se fait en rééducation périnéale permettant ainsi une continuité des séances de rééducation du périnée à domicile.

Pour moi, la sonde ne doit pas remplacer complètement une rééducation accompagnée par un praticien car lui seul pourra faire les séances de diagnostic par exemple et apprécier le suivi. Toutefois, elle est un super complément pour les mamans qui ne peuvent pas se déplacer plusieurs fois par semaine au cabinet par exemple (nous n’avons pas toutes un bébé qui patiente sagement dans son cosy pendant que maman fait ses séances ou qui accepte d’être gardé) ou encore pour continuer la rééducation une fois les séances faites, comme ça a été mon cas !

S’agissant d’un dispositif médical innovant, la sonde n’est pas encore prise en charge par la sécurité sociale. Néanmoins, certaines mutuelles peuvent prendre une part, il faut interroger sa mutuelle 🙂

Un commentaire sur “La rééducation du périnée, retour d’expérience

  1. Merci pour ton retour !
    J’étais assez sceptique à l’idée de faire une rééducation manuelle, peur d’avoir des doigts dedans tout le temps, mais en fait pas du tout ! Juste la 1ere séance pour voir ‘l’étendue des dégâts ‘et la dernière pour voir les progrès. Toutes les autres séances se sont fait sans toucher, juste visuellement, la sf savait si je contractais ou si je grugeais !

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