Les bébés aux besoins intenses (BABI)

Lorsque notre fille est née, nous avons rapidement été au pieds du mur avec ce bébé dont les besoins semblaient largement dépasser ce que l’on pouvait observer en moyenne autour de nous. Elle avait ce besoin de bras constant, un besoin de succion hors norme, des pleurs qui montaient en un instant au stade d’étouffement. Autant de signes qui nous ont alerté et nous ont fait penser que notre enfant n’était pas « normal » et qui nous faisaient régulièrement douter du chemin de bienveillance et de maternage proximal que nous avions alors timidement empruntés.

Ajoutez à cela tous les commentaires de l’entourage proche, médical ou collègues de travail et vous obtenez des parents pleins d’inquiétude et de doutes sur leurs capacités en tant que parents…

Pourtant, nous essayions de répondre au maximum à ses besoins, d’être à l’écoute à chaque instant et du coup nous sentions encore plus démunis face à ses réactions. Était-ce notre faute ? Étions-nous trop à l’écoute de ses besoins et en avions-nous fait un enfant « gâté » ? Ou au contraire, étions nous trop faibles pour répondre à ses besoins ?  Avions-nous atteint notre limite ? Déjà ? N’étions nous pas capable d’y répondre de façon adéquate ?

Autant de questions que nous nous sommes posés des milliers de fois…

Mais en face de ces traits de bébé « trop demandeur », nous avions un bébé super curieux, éveillé, très conscient de son environnement et de son entourage. Un bébé actif et aux interactions multiples. Et ces traits très positifs nous confortaient, eux, sur la route que nous empruntions et sur le fait que malgré ses besoins intenses, nous y répondions de manière efficace, faisant d’elle un bébé qui semblait épanoui.

Nous avions également très vite écarté quelconque piste médicale, notre fille ne montrant pas de signes de douleur ou d’inconfort.

A la reprise du boulot, j’ai repris la lecture que j’avais mise au placard depuis la naissance de bébé par manque de temps. Mes trajets maison-boulot et mes séances de tirage de lait me permettaient de recommencer à lire. J’ai troqué mes polars contre des ouvrages sur les sujets qui m’intéressaient davantage à ce moment là (allaitement, sommeil, éducation, etc). Et c’est à la lecture de l’ouvrage du Dr Sears, Etre parents la nuit aussi, que j’ai appris l’existence de ce qu’il appelle les BABI : les bébés aux besoins intenses. J’y ai tout de suite reconnu quelques traits de ma fille dans la description qu’en faisait le Dr Sears :

Ce bébé épuisant porte plusieurs qualificatifs : bébé maussade, bébé difficile, bébé qui souffre de coliques et bébé exigeant. A mesure que ce type de bébé grandit, on lui appose l’étiquette des « terribles deux ans », d’enfant hyperactif, d’enfant rebelle. Je préfère dire qu’il s’agit de bébés et d’enfants aux besoins intenses.

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Attention, il ne s’agit pas ici d’un article médical ou psy ouvrant un débat sur la notion de BABI, je n’ai aucune prétention dans ces domaines. La première réaction consiste souvent à dire qu’il ne faut pas mettre les enfants dans des cases données ni coller des étiquettes sur tout, et je suis complètement en accord avec ces postulats. Toutefois, dans certaines situations, mettre un qualificatif ou simplement prendre conscience qu’un qualificatif existe permet de rendre la situation plus acceptable et de donner la force et l’impulsion de continuer dans un sens que tout notre entourage s’évertue à qualifier de mauvais.

Commençons par découvrir ce que le Dr Sears écrit sur les BABI avant de nous faire notre propre avis sur la question. Le libre arbitre éclairé, n’est-ce pas la clé de tout ?

Qu’est ce qu’un BABI selon le Dr Sears ?

C’est un enfant qui a des besoins au-dessus de la moyenne, des besoins de contact accrus et qui exige beaucoup de temps et d’énergie. Ce sont généralement des bébés dotés d’un tempérament très actif le jour et d’un sommeil plutôt agité la nuit. Mais il explique également que l’enfant peut être un BABI sans avoir tous les qualificatifs précités ou bien sans les avoir tout le temps.

Selon une étude américaine « The Origin of Personality », environ 10% des bébés seraient de tempérament « difficile ». Il s’agit donc d’une proportion significative des nos bébés. Mais rassurons nous, le fait qu’un bébé soit un BABI n’est en rien une pathologie. Il s’agit selon lui plutôt d’un tempérament.

Comment reconnaît-on un BABI selon le Dr Sears ?

Reprenons ici les critères principaux établis par le Dr Sears.

Le BABI peut être :

  • hypersensible : un BABI a une conscience aiguë de son environnement et est doté d’une grande sensibilité et facilement dérangé. Il sursaute le jour et se réveille très souvent  la nuit. Il est hypersensible et notamment avec les personnes qui ne lui sont pas familières.
  • intense : il réagit plus intensément que les autres bébés à tout. Toutes leurs émotions semblent exacerbées. Le BABI peut réagir violemment à la séparation d’avec ses parents, notamment parce qu’il leur est très fortement attaché. L’intensité de ses protestations est proportionnelle à l’intensité de l’attachement qui l’unit à ses parents.
  • exigeant : il communique un véritable sentiment d’urgence aux signaux qu’il envoie. Les « alertes rouges » dominent son répertoire de pleurs. Mais ce niveau d’exigence est nécessaire au BABI car c’est ce qui va lui permettre d’obtenir le niveau de soins dont il a besoin pour développer son plein potentiel.
  • un enfant qui a un grand besoin de contact physique, qu’il semble impossible de déposer : le BABI veut toujours les bras (tout en refusant parfois ceux des professionnels, ou des grands-parents, amis…). Il a impérativement besoin des bras, du contact humain pour s’apaiser.
  • toujours actif : un BABI est très énergique, actif et a une activité motrice constante (ce qui est différent de l’hyperactivité).
  • épuisant : un BABI draine toute l’énergie physique, mentale et émotionnelle de ses parents.
  • hypertonique : contrairement à la plupart des bébés, le BABI ne se laisse pas facilement aller dans les bras et est caractérisé par sa raideur musculaire.
  • insatisfait et imprévisible : le BABI accepte difficilement la routine.
  • un bébé ayant un grand besoin de succion pour s’apaiser : le BABI a un besoin de périodes prolongées de succion non nutritive, simplement pour le réconfort, et il mettra du temps à se sevrer.
  • un petit dormeur avec une faculté de réveil exacerbée : il s’agit de bébés super-éveillés qui ne se calment pas aisément. Ils se réveillent fréquemment, dorment peu, font de courtes siestes ou pas de siestes du tout. Un BABI peut réveiller ses parents jusqu’à 10 fois par nuit.
  • un enfant qui supporte difficilement la séparation : souvent le BABI pleure même lorsque sa mère sort de la pièce dans laquelle il se trouve.

Si votre bébé remplit tous ou certains de ces qualificatifs, il convient alors absolument de vérifier en amont :

  1. qu’il n’a pas de problèmes « fonctionnels », comme par exemple des coliques, constipations, syndrome de KISS, allergies aux PLV, etc qui pourraient occasionner des comportements similaires à ceux décrits ci-dessus. J’insiste sur ce point car il ne faudrait surtout pas que le fait de ranger votre enfant dans la case BABI vous fasse passer à côté d’un soucis plus grave.
  2. qu’il n’y a pas eu de changements importants dans votre vie qui pourraient justifier son tempérament, tels qu’un déménagement, une séparation, un décès, etc. Situations qui nécessitent d’y apporter les réponses adéquates.

Les avis des professionnels de santé pro-autonomie de l’enfant

Certains pédiatres français, comme le Dr Sarah Bursaux, tempèrent la notion de BABI : « Il est très américain de ranger les bébés dans des cases. Cependant, cette notion doit être prise avec des pincettes en France. Certes, ce type de bébé existe bel et bien, mais souvent, il s’agit d’une relation qui se fait à deux. C’est-à-dire que les parents acceptent que leur enfant prenne toute la place, ne laissent jamais d’espace à une quelconque frustration, et renoncent parfois à leur vie de couple ou leur vie sociale pour répondre à tous les besoins de ce type d’enfant. Il s’agit d’une relation fusionnelle que certaines mamans mettent en place dès la naissance sans forcément le vouloir, ni s’en rendre compte ».

Ce type de vision découle directement de la vision sociétale française de la relation parent-enfant qui vise à éloigner au possible l’enfant de toute figure d’attachement, qui prône la nécessité d’apprentissage de la frustration de l’enfant, et qui finalement, conforte l’approche adultiste de la relation parent-enfant. Pire, ce type de vision a pour conséquence de faire naître chez la mère un sentiment de culpabilité vis-à-vis des réactions de son enfant alors que précisément dans notre cas, les parents n’y sont pour rien dans le tempérament de leur enfant.

Cette même pédiatre vous conseillera qu’ « il est parfois indispensable de frustrer son enfant. Il n’y aura pas de conséquences négatives pour le futur ».

Alors que c’est archi-faux. « NON ! Les interdits, frustrations et limites que nous donnons à l’enfant ne lui donnent pas un sentiment sécurité. Et ne lui donnent pas non plus les « bonnes » bases de la socialisation. Ce qui donne le sentiment de sécurité aux enfants, c’est l’attachement, l’attention du parent à ses besoins, le respect » souligne Isabelle Filliozat.

Mais alors les BABI du Dr Sears existent-ils vraiment ?

Je pense, et ce n’est évidemment que mon avis (c’est mon Blog après tout :)), qu’il n’est finalement pas nécessaire de se triturer les méninges avec cette question. BABI ou pas BABI, il n’est pas forcément nécessaire de ranger bébé dans une case bien précise ni de lui coller une étiquette. Mais il faut laisser la liberté à celui que cela rassure, de le faire.

J’insiste ici de nouveau sur le fait qu’il convient impérativement de vérifier que bébé n’a pas de problèmes « fonctionnels », comme par exemple des coliques, constipations, des blocages cervicales, allergies aux PLV, etc qui pourraient occasionner des comportements similaires à ceux décrits ci-dessus. En effet, un bébé qui souffre émettra des signaux qui peuvent faire penser qu’il s’agit d’un BABI tel que le défini le Dr Sears alors que sa souffrance nécessitera une prise en charge et un traitement adéquat qui conduiront à l’apaiser durablement.

Pour moi, la question cruciale est ailleurs : est-ce mon bébé qui a des besoins intenses ou est-ce moi qui n’ai pas les ressources suffisantes ?

Du coup, chez nous la première question a été : nos ressources ne sont-elles pas suffisantes ? Et la réponse est que je suis convaincue que si, elle le sont. Nous nous donnons à 1 milliard de pour cents. Il n’est pas question de laisser quelconque de ses besoins sans réponse. Nous nous efforçons toujours d’y répondre avant de chercher à comprendre.

Dans notre cas, on est formels, il n’y a pas de problème fonctionnel, ses parents sont au taquet et elle est bien un bébé « aux besoins intenses ». Mais nous n’envisageons pas cette étiquette comme un problème. Notre enfant n’a aucun problème. Elle a simplement des besoins que notre société moyenne qualifie de plus élevés, d’intenses.

Elle a toujours eu un sommeil léger, difficile. Bébé, elle ne dormait qu’en écharpe, se réveillait dès que je la posais ou avant même que je ne la pose. Elle a toujours eu un besoin de succion très très fort, elle tétait vigoureusement et longtemps. Chez elle, chaque contrariété conduit immédiatement aux pleurs et aux larmes. Les larmes se mettent à couler dans la seconde qui suit le démarrage des pleurs. Et elle est en réelle souffrance car elle est submergée par ses émotions. Il ne s’agit pas de caprices. La laisser pleurer est impossible, elle passe instantanément dans une phase de pleurs intenses conduisant à l’étouffement. C’est une enfant très active, en mouvement constant. Elle ne peut pas rester immobile et n’apprécie pas d’être « coincée » quelque part. Elle accepte toutefois de mieux en mieux la poussette et le siège-auto depuis peu. Nous n’avons pas réussi à établir une quelconque routine avant ses 18 mois, et encore, depuis cela reste très aléatoire. Elle pleure instantanément dès que je quitte une pièce, comme si je l’avais abandonnée sans crier gare, même si je l’ai prévenu au préalable.

En revanche, contrairement aux traits identifiés par le Dr Sears, elle n’a jamais été anxieuse face aux étrangers, bien au contraire, et n’a jamais vraiment été hypertonique dans les bras (même si elle n’est pas fan des câlins !!).

Tous ces traits, que je ne qualifie pas de négatifs, sont évidemment contrebalancés par du positif ou le seront un jour et ça nous en sommes convaincus. Notre enfant est d’une rare curiosité. Elle est dotée d’une conscience aiguë de son environnement et d’une empathie dont peu d’adultes sont capables.

Bref, notre fille, qu’elle soit un BABI selon les critères définis par le Dr Sears ou non, a des besoins importants auxquels nous apprenons chaque jour à répondre.

Toutefois, à la conclusion que mon enfant a des besoins intenses, je souhaiterais apporter une nuance et une piste de réflexion qui me semble importante. En effet, j’ai une interrogation qui demeure toute entière : ma fille a des besoins intenses, certes. Mais je m’interroge régulièrement sur les origines de ces besoins intenses : les besoins intenses de ma fille sont-ils innés chez elle ? Le sont-ils en comparaison aux autres ? Le sont-ils à cause de la société dans laquelle nous évoluons ? Le sont-ils à cause de moi ?

Ses besoins sont-ils intenses par rapport à une moyenne de notre société actuelle où les figures d’attachement sont des figures de détachement ? où le cursus de la norme est placé dans l’autonomisation de l’enfant et où de facto un enfant qui vit mal cette autonomie précoce, qui et en contradiction totale avec ses instincts, se voit qualifié d’enfants à besoins trop intenses ?

Pour moi, le débat est plutôt à placer de ce côté là de la question plutôt que de perdre son temps à se demander si la notion de BABI est pertinente ou non.

Quel comportement adopter en présence d’un enfant aux besoins intenses ?

Les BABI sont des bébés et demain, des enfants, qui, par leur comportement, vont demander une approche et des réponses différentes. Ce sont des enfants qui ont encore plus besoin de patience, de tendresse et d’attention que les autres. Et cela va généralement passer par un besoin de maternage plus important que la « moyenne ».

Le Dr Sears donne les conseils suivants aux parents de BABI :

  1. Portez bébé. Une étude a montré que le faite de porter bébé 3 heures de plus chaque jour réduisait de 45% les épisodes de pleurs.
  2. S’arranger pour garder bébé près de vous dès la naissance.
  3. Allaiter bébé. Selon le Dr Sears, la prolactine, dont le taux est plus élevé chez la mère allaitante, augmenterait le niveau d’acceptation de la mère, ce qui est essentiel pour materner ce type d’enfant pendant la nuit.
  4. Ne comparez pas bébé avec les autres. Vous comparer aux autres ne peut conduire qu’à de la frustration, culpabilité et un épuisement précoce. Il faut considérer l’enfant par rapport à lui-même.
  5. Entourez-vous de personnes positives et cherchez des groupes d’entraide. A ce titre, souvenez-vous que tout est une question de perception ! Des groupes existent sur le site de la Leche League, sur instagram. Vous n’êtes pas seules ! Ensuite, n’écoutez pas les conseils négatifs tels que « Laissez pleurer bébé », « ne le prenez pas dans votre lit », etc. Ces conseils laissent sous-entendre que le tempérament de votre bébé est lié à ce que vous faites ou ne faites pas. Or, le tempérament d’un BABI n’a rien à voir avec votre compétence maternelle.
  6. Proposez-lui du mouvement, du bruit et du contact physique. C’est tout ce dont un BABI a besoin. Il faudra simplement déterminer quel type de mouvement, de sons et de contact physique convient à votre bébé (écharpe, porte-bébé, transat, ou bras tout simplement). Inventez vos propres techniques pour calmer et rassurer bébé.
  7. Reposez-vous. Dormez lorsque bébé dort. Relayez-vous.
  8. Essayez-vous au sommeil partagé. Si vous n’êtes pas encore adeptes du cododo, sachez qu’avec un BABI, le cododo est particulièrement utile pour lui proposer l’harmonie diurne la nuit également.

Et moi, je vous dirais, ces conseils du Dr Sears appliqués aux BABI devraient être appliqués à tous les enfants. Alors certes, le BABI va peut être nécessiter des actions plus intenses mais tous les bébés, tous les enfants devraient avoir accès à un niveau de soins et de réponses à leurs besoins le plus élevé possible en fonction de la capacité de leurs parents. 

Le rôle des professionnels en présence d’un BABI ?

Les professionnels peuvent avoir un rôle clé dans la relation parent/BABI car souvent, ces parents ont le sentiment de ne pas « bien faire », de ne pas être « assez patients », et sont épuisés. Ainsi, une fois les éventuels problèmes fonctionnels (médicaux, psy) écartés, entendre des professionnels « dédramatiser » la situation peut leur être d’une grande aide. Entendre des professionnels leur dire que ce n’est pas de leur faute et leur rappeler qu’ils ont un enfant aux besoins intenses, qu’il s’agit d’un tempérament et que tout ce qu’ils font, ils le font bien et qu’ils doivent continuer ainsi, leur sera bénéfique.

Comme l’écrit Lara Cocheteux, psychologue spécialiste de la petite enfance, c’est grâce aux parents que leur bébé va s’apaiser de plus en plus et il ne faut pas oublier de leur rappeler que « les BABI ont aussi des traits de personnalité positifs comme la détermination, la persévérance, la sensibilité, le dynamisme… Ce sont des bébés pleins de vie ! ».

Conclusion

En conclusion, un bébé aux besoins intenses, que l’on s’accorde sur la notion de BABI tel que les identifie le Dr Sears ou non, et sans entrer de nouveau dans le débat de l’origine du besoin intense (qui est pour moi la clé de cette discussion finalement), cela peut être très fatiguant pour les parents. Nous le vivons au quotidien et je sais donc de quoi je parle. Les parents de bébés aux besoins intenses sont extrêmement fatigués d’une part, par le rythme imposé par l’enfant, par son poids car ils s’agit d’un enfant qu’il faut porter en permanence, mais surtout par les conseils inappropriés et les remarques reçus de la part de l’entourage et l’incompréhension à laquelle ils doivent faire face au quotidien.

Et cette fatigue vient trop souvent ternir le tableau et empêche les parents de constater que leurs enfants sont si gais, vifs, éveillés, curieux, empathique et dotés d’une conscience aiguë de leur environnement.

Plus tôt vous identifierez que votre bébé a des demandes exacerbés, plus tôt vous pourrez répondre de manière adéquate en identifiant les besoins auxquels ses demandes font écho et vous éviter bien des difficultés et des moments d’incompréhension et de doutes quant à vos capacités en tant que parents. Plus tôt vous aurez relâché la pression et arrêté de vous comparer aux autres qui font notre triste moyenne, plus tôt vous arrêterez de considérer votre enfant comme un enfant difficile mais comme un enfant qui est à l’écoute de son instinct primaire qui lui dicte qu’il doit s’attacher à ses figures d’attachement avant de pouvoir s’en détacher et qui lui manifeste des demandes en attente de réponses à ses besoins.

Ce sont des enfants épuisants mais qui ont tellement d’autres qualités. Si vous jouez le jeu, vous en serez mille fois récompensés : l' »hypersensibilité » de votre enfant deviendra une force incroyable; son éveil et sa curiosité feront de lui un enfant extrêmement intéressé et intéressant. 

Une fois ce tempérament accepté et vous, ses parents, rassurés sur le fait que votre enfant n’a pas de « problème », la conclusion que votre enfant a des besoins intenses pourra laisser place au débat de l’origine des besoins intenses et l’introspection prendre place dans un cadre plus confiant et serein.

Alors, ma conclusion est que je ne suis pas en accord avec la façon dont le Dr Sears aborde le sujet pas parce que les « besoins intenses » des enfants n’existent pas mais plutôt parce qu’il ne faut pas s’arrêter à cette notion mais s’en servir de tremplin pour réaliser un travail sur soi, nous, parents. Ces besoins intenses sont en fait des demandes intenses dont il convient de chercher l’origine et le besoin associé. N’oublions jamais que les émotions de nos enfants ne sont finalement que le reflet de nos propres émotions.

Toutefois, pour en revenir à l’enfant, je pique à William (Sears) une phrase pour clore cet article lorsqu’il écrit que si vous répondez de façon appropriée aux besoins de votre bébé:

Avec le temps, le petit « preneur » pourra devenir un grand « donneur ».

Sources :

4 commentaires sur “Les bébés aux besoins intenses (BABI)

  1. Super article ! Merci, tout est très détaillé ; c’est vraiment le genre de choses que j’aurais aimé lire avant d’avoir mon enfant (deux ans); mon mari et moi n’avons pas choisi le cododo, c’est lui qui nous a choisi (et maintenant on en est fan), et puis on aurait perdu beaucoup moins de temps (et d’énergie) à écouter les précieux « conseils » du type : il ne faut pas leur faire prendre de mauvaises habitudes, meme tous petits ce sont des manipulateurs blablabla.
    J’ai trouvé qu’il peut être difficile de « lâcher prise » lorsqu’on devient parent, de faire confiance aux besoins de son enfant ; on peut vouloir chercher à tout maîtriser et trouver des solutions à tous les « problèmes » (pour nous, les nuits, le sommeil en général et… surtout l’endormissement). C’est déjà dur à la base, alors je te tire mon chapeau, vraiment !
    Certains bébés doivent vivre les choses différemment et plus intensément (après tout, nous en tant qu’adultes sommes très différents les uns des autres, alors pourquoi pas eux?). Et comme tu le dis, ta fille doit peut-être aussi vouloir « compenser » en vous retrouvant à la fin de la journée 🙂
    Sur une note personnelle, j’ai pu rester avec ma fille à la maison (coupure dans la vie professionnelle). Je constate qu’après deux ans de maternage (on a fait tout ce qu’on nous avait déconseillé : cododo, allaitement à la demande, portage, de la douceur et des câlins et de la compréhension etc), eh bien… il y a un bond fou vers l’indépendance, l’exploration… Je me suis pris une grosse claque (mais ça fait plaisir !) :p
    (Désolée pour le pavé, je ne sais jamais faire court !)

    Aimé par 1 personne

  2. J’ai lu un cours extrait dans le livre de la Leche League sur les BABI mais sans m’y arrêter. Lorsqu’une connaissance vient près de moi se plaindre d’avoir un BABI âgé de moins de 2mois. ( mot que vient de lui apprendre son pédiatre) Je me dis que c’est n’importe quoi. Mon bébé a 3 mois de plus que le sien et évidemment pour moi, est normal qu’un.nouveau né ai un.besoin intense de sa maman !
    Le temps passe et mon bébé garde ce besoin intense d’être dans mes bras (max. 15min sans y être ), il a très souvent besoin de teter et effectivement, si quelque chose ne va pas, on monte très rapidement dans les pleurs… il n’a pas de souci à être avec d’autres personnes ( tant qu’il me voit) peut-être mon bébé est-il un BABI…. J’ai la chance de rester avec lui pendant 1 an. Un an pour tout lui donner ♥ ( portage, allaitement, cododo) après j’espère qu’il vivra bien le fait d’évoluer un peu sans moi avec d’autres enfants et sa nounou…
    Merci pour cet article !
    Et.Audrey, merci pour ton témoignage, il est rassurant 🙂

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