Comme je l’écrivais dans notre article sur les avantages du lit au sol (que vous pouvez lire ICI), nous n’avions pas du tout envisagé le cododo lors de la grossesse. Nous avions meublé la chambre de notre aînée avec un lit à barreau et avions investi dans un berceau supplémentaire placé dans notre chambre pour tout de même respecter les recommandations qui préconisent de dormir dans la même pièce que bébé les 6 premiers mois.
Pourtant ni mon mari ni moi n’étions fermés à l’idée du cododo (je rejoignais moi-même ma mère dans son lit quasiment toutes les nuits jusqu’à l’âge de 11 ou 12 ans), il ne nous est simplement pas venu à l’esprit que nous pourrions faire du cododo notre norme dès la naissance.
Nous étions formatés : l’enfant DOIT s’endormir SEUL et dans SA chambre, dans SON lit. Si en plus il pouvait le faire dans le silence et dans le noir et vers 20h30 au plus tard, ça serait parfait ! Merci bébé.
Sauf que ce que la société ne vous dit pas, c’est que peu d’enfants (et je n’ai pas écrit « aucun enfant » car évidemment les exceptions existent, et leurs parents ont beaucoup de chance !) ont cette aptitude à s’endormir seuls dans leur chambre sans pleurer. Cette aptitude, ils ne l’ont pas car ils doivent l’acquérir. Ils doivent l’acquérir et non l’apprendre. On n’apprend pas à dormir. Il s’agit d’une étape de leur développement qui arrivera naturellement lorsqu’ils auront atteint la maturité émotionnelle et cognitive nécessaire (pour plus d’infos, c’est ICI).
Et puis, un bébé, ça a besoin de contact. Ça a besoin de sentir la présence de ses parents, d’entendre leur respiration. Alors évidemment, tout ça, nombre d’entre nous ne le savent pas aujourd’hui, noyés comme nous le sommes dans la désinformation à l’ère de l’information.
Et ça me désole aujourd’hui lorsque je repense à l’énergie que nous avons dépensé et le temps que nous avons perdu les premiers mois de vie de note fille pour essayer de la faire dormir dans son berceau , pour la poser dans son berceau et obtenir qu’elle s’endorme « d’elle-même », tout cela sur les conseils du pédiatre et de nos proches. Je m’en veux tellement d’avoir lutté contre elle et je sais que je ne reproduirai rien de tout cela avec sa sœur car je suis bien incapable de les laisser pleurer, c’est plus fort que moi.
La réalité c’est qu’on ne choisit pas comment ça va se passer, notre bébé ne nous a pas laissé le choix : elle n’a tout bonnement jamais voulu dormir dans son lit à barreau, et n’a que très peu dormi dans son berceau dans notre chambre. Ajoutez à cela que je trouvais cela plus sécurisant de l’avoir près de moi dans le lit que dans un berceau où je ne la sentais pas et où je ne l’entendais pas respirer (je me levais toutes les 10 min pour vérifier qu’elle respirait bien et je finissais toujours par la réveiller…). Puis j’ai commencé à l’allaiter allongée et ça a été la révélation.
Nous avons donc fait un cododo « progressif » ! Ce n’était pas un cododo programmé, ce fut un cododo dicté par les besoins de notre enfant.
Nous avons d’abord tout tenté :
- transvasement notre lit/berceau/notre lit /berceau
- accolement du lit à barreau à notre lit
- nous avons retiré les pieds de notre lit et posé le sommier à même le sol en posant le matelas du lit à barreau de bébé à côté de notre lit
Et finalement, la solution qui nous convenait le plus à tous les 3, ce fût de dormir avec bébé en sardine entre nous deux.
Attention ! En sardine est ici utilisé pour la prose uniquement ! Nous avons toujours fait du cododo en respectant les règles de sécurité adéquates. Pour plus d’information sur le cododo, c’est ICI!
Cette solution avait l’avantage de me permettre d’allaiter bébé plus facilement. Je me réveillais à peine lorsqu’elle commençait à tourner la tête pour chercher le sein, parfois même je me réveillais quelques secondes avant elle. Nous étions synchronisées. Cette solution permettait à mon mari d’avoir un contact avec sa fille toute la nuit, lui qui ne la voyait que très peu en journée. Et surtout, elle permettait à bébé de dormir paisiblement, nous sachant à ses côtés.
Voilà comment a démarré notre histoire de cododo.
Et le regard des autres dans tout ça ?
On n’a pas beaucoup été supportés dans ce choix, ni par notre pédiatre, ni par notre entourage qui a régulièrement questionné la situation (« et vous comptez la faire dormir encore longtemps avec vous ? »). Du coup, ils assignaient au cododo tous nos maux : les réveils nocturnes de bébé, la fatigue, etc. Ex aequo avec l’allaitement finalement !! Pourtant, les grand-parents jouaient toujours le jeu lorsque notre aînée dormait chez eux : elle dormait avec ses grand-mères et là par contre, tout le monde trouvait ça trop chouette !!
Et côté confort ?
Du coup, chez nous, la vie a continué et notre petit bébé a grandi. Notre lit de 160 cm est devenu peu à peu étroit et nous avons pris la décision de nous agrandir (le lit hein pas la famille !). On savait que désormais si telle était la volonté et le besoin de nos enfants, le cododo serait la norme chez nous pour chaque enfant. Dès lors, acheter un lit plus grand n’était pas un achat futile mais un bon investissement.
Nous avons vu grand : 200 x 200 cm (marque Emma Matelas) et je ne regrette pas un centime investi dans ce lit !
Pour un article sur le cododo, c’est ICI.
Petit focus sécurité
C’est LE point qui fait le plus parler au sujet du cododo.
Il y a bien sûr des recommandations en matière de sécurité à respecter et je vous renvois à ce sujet sur tous les articles détaillés qui peuplent internet (LLL, site de l’OMS, CoFAM,…) et à mon article sur le cododo ICI.
Chez nous, lorsqu’elle était nourrisson, elle dormait quand même entre nous et on la bardait du coussin d’allaitement d’épaule à épaule par le bas du corps, ainsi nous nous rassurions quant au risque de lui « rouler dessus ».
Par ailleurs, nous ne la couvrions pas et nous avons chacun notre couverture afin d’éviter que la couverture ne lui passe dessus. Nous l’habillons de façon à ce qu’elle puisse dormir découverte (elle déteste les couvertures de toute manière ainsi que la gigoteuse).
Pour finir, le cododo s’est avéré très utile lorsque j’ai moi-même repris le travail aux 5 mois de notre aînée. Cette proximité nocturne nous a permis de combler le vide affectif de notre séparation en journée et de remplir nos réservoirs respectifs. Et ainsi toutes les nuits, nous nous retrouvions tous les 3 dans notre cocon et ainsi, nous profitons les uns des autres même en dormant.
Pour numerobis, nous n’avons pas réinvesti dans des berceaux, uniquement un couffin qui était posé dans notre lit les premières semaines et lui permettait d’être à portée mais protégée. Et depuis, elle est en cododo en attendant qu’elle soit prête de rejoindre sa sœur dans leur chambre !
Et, ça dure ?
Depuis que nous pratiquons le sommeil partagé, il y a eu plusieurs allers-retours pour le moment. Notre aînée faisait, depuis ses 9-10 mois, ses siestes la journée avec sa nounou dans son lit au sol (voir un article sur le sujet ICI). Et à 19 mois, elle a décidé un soir de dormir dans son lit. Nous n’étions pas prêts honnêtement ! Elle a ainsi dormi dans son lit pendant plusieurs mois. C’était une période très fatiguante pour moi car les réveils nocturnes n’avaient, eux, pas cessés. Et je faisais des allers-retours entre son lit et le notre, je me contorsionnais dans son lit 120×120 cm pour la tétée…mais nous avons suivi car c’était sa volonté à cet instant-là. Cette période m’a vraiment fait comprendre l’intérêt du cododo pour la fatigue lorsque l’on vit des réveils nocturnes multiples. Puis elle a souhaité réintégrer le lit familial (à mon grand soulagement honnêtement!).
A ses 29 mois, nous avons emménagé dans notre nouvelle maison où nous avons équipé sa chambre d’un lit 140×190 cm pour le futur en nous disant que ce serait plus confortable pour nous également si elle passe par une phase transitoire qui nécessite qu’on dorme près d’elle dans son lit.
Coup de poker ! Premier soir dans la nouvelle maison, dans sa nouvelle chambre : elle souhaite dormir dans son lit. Et depuis, elle y dormait tous les soirs, toutes les nuits.
Ce n’est qu’en fin de grossesse avec numerobis et lorsqu’elle a senti le changement poindre, qu’elle a recommencé à nous rejoindre à nouveau quasiment toutes les nuits. Et c’est ok pour nous, si elle vient, c’est qu’elle en ressent le besoin.
Depuis la naissance de sa sœur, et après quelques mois de cododo, notre aînée dort désormais dans sa chambre, dans son lit !
Laissons leur le temps. Tous les enfants n’ont pas besoin du cododo car tous les enfants sont différents. Mais nier que le cododo est un excellent outil pour les enfants qui en ont besoin est vraiment dommage car il permet pour ces enfants et ces parents de trouver ou retrouver une sérénité la nuit. Car oui, le cododo ça peut aussi n’être que passager. Les enfants vivent d’intenses phases de développement et d’acquisitions (surtout entre 18 mois et 4 ans) et ressentent parfois un besoin de réassurance accru. Celui-ci est accentué par la rentrée scolaire ou encore une nouvelle grossesse. Penser qu’accepter le cododo pendant ces périodes fait de vous des parents faibles dont l’enfant ne va jamais retrouver son lit est une erreur. Les enfants prennent ou reprennent leur autonomie quand ce besoin de réassurance est satisfait, comblé ou re-comblé. A contrario, le cododo n’est pas non plus une case à cocher dans la course au parent parfait ou à une quelconque éducation bienveillante ou que sais-je, c’est un outil à la disposition des familles qui doit s’apprécier en fonction des besoins de chacun.
Chez nous, le cododo n’était pas envisagé, il s’est imposé du fait des besoins de notre enfant et lorsqu’elle s’est sentie suffisamment confiante, elle nous a laissé tomber dans notre immense 200×200 !
3 commentaires sur “Pourquoi pratique-t-on le cododo chez les Nova ?”